4ans de vie commune et un petit bout de choux de 6mois. La situation était devenu insupportable pesante étouffante, pourquoi? Bonne question… J’avais pris 45 Kg depuis ma grossesse (pratiquement le double de mon poids initiale et d’aujourd’hui). J’ai été élevée par une mère daltonienne et féministe qui s’est mise à me faire pas mal d’injonction paradoxal à l’adolescence vu que j’étais « un bébé médicaments » : devient adulte bouge-toi/la vie est dangereuse reste avec moi en gros… Loin de ce calibre de personnalités toxiques heureusement mais qui a réussi tout de même à me semer le trouble dans mon esprit déjà fragile avec un père absent.
Heureusement elle m’a appris que la femme était libre et l’importance de la parole.
Un jour ne voyant plus d’issue à cette situation de couple j’ai tenté le tout pour le tout.
Face à son refus catégorique que l’on se fasse aidé j’ai prétexté la radio des neuf mois de notre fille pour rencontrer un médiateur familiale. Qu’ai-je fais! Nous avons tout de même tenté séance. Il a été très calmement infect avec le médiateur qui a fini par nous mettre à la porte??? Je l’ai supplié de nous garder, il répondait que l’on ne peut pas forcer quelqu’un à faire ce travail. Mon conjoint, sur le retour me parle de la garde de notre fille et à la maison fait ses valises et part. J’étais terrorisé mon pire cauchemar était en train de se reproduire j’allais être à mon tour une mère célibataire je ne voulais pas que l’on se sépare.
Puis il est parti.
Je ne me suis jamais sentie triste, coupable, désemparée, mais en même temps tellement bien dans mon appartement.
Je pouvais regarder mon programme télé, utiliser mon ordinateur, donner le sein à mon bébé sans que l’on me demande ce que j’ai mangé, lui donné du lait reconstitué sans que l’on prône l’importance du lait maternel, la changé sans avoir à redouter ses pleures (qu’est-ce que tu lui fais)…. J’étais triste mais l’atmosphère est devenu tellement légère j’étais sur un nuage de liberté!
Il a voulu revenir le lendemain et je le voulais aussi, mais je lui ai demandé que l’on prenne le temps (je n’avais pas fini de profiter de ce délicieux quotidien).
Il est devenu fou de contenance, il en tremblait, et a fini par frapper le sol d’un grand coup de poing avec une force impressionnante, le sol de cet appartement était en béton avec juste une fine moquette pour revêtement…. J’ai eu peur et j’ai proposé par compassion de l’accompagner chez un copain comme il ne voulait pas aller à l’hôpital. J’étais pressé de retrouver cette atmosphère légère qui me permettait de respirer mais de réfléchir surtout!
Là, il me dit qu’il a fait une main courante pour dire qu’il avait était expulsé du domicile familiale et qu’il reviendrait demain pour prendre sa fille. Je n’ai pas trop compris, j’ai dit oui, j’étais trop pressé de le déposer.
Le lendemain effectivement il vient chercher sa fille, un bébé de 6 mois, mais pour l’emmener ou? « Je n’ai pas de compte à te rendre ». Mais tu la ramène quand? « Je n’ai pas de compte à te rendre ». Mais tu ne peux pas faire ça? « J’ai autant de droit que toi, elle à toi comme à moi ».
Là je panique, j’appelle la police leur dit qu’il veut emmener notre bébé « vous devez le laissez faire c’est son père » en m’entendant devenir hystérique ils sont venus et ont joué sur l’heure tardive pour faire partir mon ex-conjoint qui connaissait bien ses droits.
Les menaces commencent sans témoins bien-sûr : « de toute façons si je veux je peux l’emmener en Algérie (son pays d’origine) trouver une autre maman et elle ne saura jamais que tu as existé », l’horreur pour une mère et ce n’est qu’un exemple…
Je prends conscience ce soir-là que je n’ai pas un mais dix trains de retard.
Je prends un jour de congé dès l’ouverture je me rends à la préfecture, au parquet de protection des mineurs on me renvoie aux interdictions de sortie de territoire, au service des interdictions de sortie de territoire on me demande mon jugement. Je vais au tribunal d’instance je rencontre un juge aux affaires familiale qui me dit de porter plainte directement au bureau du procureur à côté, pour quel motif? Menaces d’enlèvement d’enfant, harcèlement, tout ce que vous pourrez dire « voir plus » si vous voulez avoir une chance.
Un juge me dit ça? Je ne réfléchis pas je fonce.
Au tribunal de grande instance il y a une permanence de conseil par des avocats j’y vais, spécialité droit de la famille. L’avocate que je rencontre est extraordinaire, elle n’a pas le droit mais elle prend mon affaire, lance une demande de référé (jugement en urgence) dans les deux ou trois jours suivant.
Elle me demande aussi de faire une main courante pour qu’il a quitté le domicile conjugale en faisant ses valises.
Je découvre un autre monde un autre vocabulaire et commence à reconstituer le puzzle : en sortant de la médiation pour sauver notre couple il me parlait de la garde, en revenant à la maison pour ce que je pensais une réconciliation il me parle de sa main courante… Il avait donc de son côté déjà réfléchi à tout ça et s’était bien renseigné…
Il avait tout prévu? Pourquoi? La façon dont je voulais que l’on reste ensemble avec un dialogue ne lui convenait pas? Il n’a jamais vraiment réussi à éteindre toute force de vie en moi pendant le couple et il élaboré cette stratégie?
Ce sont les questions que je me pose aujourd’hui car à l’époque je me demandais surtout ce que j’avais fait pour le pousser à faire ça….
J’ai obtenu le référé en moins de trois mois pendant ce temps je me cachais chez moi avec une amie qui m’aidait pour Mélissa (ma fille) afin que je puisse travailler car il avait essayé de la prendre à la crèche qui est obligé de lui donner sans jugement. Heureusement je travaillais à 5min et ils ont gagné du temps en prétextant de changer sa couche…
Pendant ce temps les insultes et les menaces volent, mon interphone et mon téléphonent ne cessent de sonner. Je me cache effrayée et je découvre un nouveau visage, une personne que je ne connaissais pas.
Le jugement en référé pose un cadre le 9 février 2007, Mélissa à 10 mois, j’ai la garde et un droit de visite classique pour le père, avec une interdiction de sortie de territoire.
Un jugement malgré tout très douloureux car même si j’ai obtenu ce que je voulais j’ai été décrite comme une mère négligente qui sort en laissant son bébé seule à la maison, qui boit et qui se drogue, il apporte des photos de moi à l’adolescence (il était parti avec mon disque dur). J’ai dû faire des analyses pour prouver le contraire.
Aucune de ses pièces étaient recevables, merci mon avocate, mais moi j’ai bien reçu l’humiliation!
« Ce cadre » m’a sauvé moi et ma fille mais ne l’a bien-sûr pas arrêté, au contraire plus les années passent plus il enrage, nous sommes passés 8 fois devant le JAF sa stratégie : « obtenir la garde pour sauver sa fille d’une mère maltraitante ».
Depuis les 7 ans de Mélissa sa stratégie devient une garde alternée pour le bien être de Mélissa « qui le demande ». On a eu une enquête sociale qui reflète subtilement la réalité, on ne peut instaurer ce type de garde dans un conflit pareil de toute façon.
Ma plainte pour harcèlement fut classées sans suite car il a arrêté tout ce qui était téléphonique ce qui était juste pris en compte à l’époque mais à continuer le reste, menaces, injures, accusations de maltraitance sur ma fille… Je l’ai enregistré.
Plusieurs fois il s’est amusé à ne pas se présenter pour son droit de visite afin de porter plainte pour non présentation d’enfant. A chaque fois ce fut classé sans suite car présence témoins pour moi au début, puis des recherches téléphoniques du commissariat et aucuns appels de sa part pour avertir de sa présence.
J’ai été confronté à la situation ou les rôles étaient inversés le commissariat m’accusait de ne pas le laisser jouer son rôle de père il était complètement partie pris pour lui car il me disait hystérique et vu mon état à l’époque et mes difficultés à garder mon calme cela lui donnait raison. On m’a même demandé de le laisser tranquille ou encore qu’il fallait assumer. Cela me donnait envie de hurler. C’est au bout de trois ou quatre an, qu’ils ont commencé à ouvrir les yeux.
Lorsque la loi du 9 juillet 2010 est passée j’ai constitué un dossier de plus de 50 pages avec les plaintes, mes mains courantes, ses mains courantes obtenues dans les conclusions de son avocat (bon à savoir), la preuve de la multitude des passages devant le JAF. J’ai déposé le dossier directement sur le bureau de l’assistante du procureur, je connaissais le chemin… Pour la petite anecdote la secrétaire du tribunal m’a demandé un jour en me voyant passé pour la énième fois avec mes dossiers qu’elle avocate j’étais.
Cette plainte n’a pas aboutie pour le moment, mais comme le commissariat connait l’histoire depuis le début, vu les antécédents, et mes enregistrements (dont ils ne peuvent pas se servir mais qu’ils ont entendu!), elle reste ouverte en cours d’instruction au cas où, ce qui me protège beaucoup même si cela ne l’arrête pas.
Il est ingénieux pour trouver d’autre moyen de contourner mes barrières et réussir à m’atteindre. Surtout à travers notre fille Mélissa, mais elle est suivi aujourd’hui, moi aussi de mon côté, et dès le début j’ai fait un gros travail sur moi et la parentalité dans une association.
Nous sommes en 2014 cela fait 12 ans, 8 depuis la naissance de Mélissa, et cela ne s’arrêteras jamais il faut le savoir.
Ce n’est pas facile tous les jours mais aujourd’hui « je vie ».
Je me suis démenée au début par instinct de survie et instinct maternelle car à aucun moment je ne comprenais vraiment ce qu’il se passait. J’ai mis 4 ans à comprendre que cela ne venait pas de moi et à accepter l’existence de ce genre de personnalité. Notamment grâce à des sites comme celui-ci. Plusieurs fois j’ai eu peur de sombrer dans la folie, ne plus savoir où est la réalité, et si la sienne était la vrai? Je suis peut-être vraiment nocive pour ma fille? Il a raison je dois être folle?….
Car accepter qu’une personne puisse n’avoir aucune conscience, c’était comme si l’on me demandait de croire aux démons, du surnaturelle!
Mais SI cela existe et il faut le savoir, puis malgré les blessures s’en faire une certitude. Ce qui est difficile car quand on sort d’une relation comme ça il n’y a plus aucunes certitudes que ce soit pour soi-même ou dans le monde qui nous entoure. Et parfois plus rien n’a de sens mais il faut s’accrocher. Les gens ont du mal à comprendre cette problématique et cette forme de violences. On m’a souvent demandé pourquoi je me plaignais je n’avais pas été frappée. Mais il y a des bleus qui ne se voit pas et qui font tout aussi mal. J’ai même rêvé recevoir un coup de poing en pleine figure pour être enfin reconnue!
Aujourd’hui je peux dire que grâce à lui j’ai fait un gros travail sur moi. Il a joué sur toutes mes faiblesses sans exceptions et mes peurs les plus profondes ce qui m’a obligé à les affronter. J’ai appris à me connaître à me comprendre et à exister.
Depuis je m’intéresse à la psychologie, à tout les moyens d’expressions artistiques qui aide à dire ce que l’on ne peut pas dire (j’ai choisi le dessin) à la philosophie, au droit, …
Je ne suis pas complètement guérie certains jours je repars dans la confusion ou je ne comprends plus mais ce n’est rien à côté des moments d’angoisse que j’ai pu traverser.
Je dois toujours rester sur le qui-vive ce qui peut être nerveusement usant sur le long terme.
Mais c’est ça dont il faut avoir consciences, c’est un combat de nerfs sur le long terme.
Plus je lui montre qu’il n’a plus de prise sur moi plus il devient fou et plus il fait des « erreurs » (m’insulter devant témoins, faire de fausses plaintes) qui me servent et me sécurisent juridiquement.
Plus le temps passe plus je repousse mes limites et j’évolue alors que lui ne fais que s’enfoncer dans sa rage.
Pour tenir j’ai développé d’autre ressource, j’ai appris à gérer le stress, à être forte, à me faire du bien, à aborder les choses sous leur aspect positif, j’ai développé une vrais personnalité éveillée. Je m’intéresse à pleins de choses, j’ai eu mon DEAVS en cours du soir et je vais reprendre mes études, en droit bien-sûr .
A côté de la loque qui était en couple avec lui à l’époque, même si c’est très dur je ne dis pas le contraire, cela prend énergie folle de lui faire face et j’utilise cette énergie tous les jours pour ME comprendre en arrêtant de LE comprendre.
Ma fille est merveilleuse aujourd’hui, en bonne santé, épanouie, mais prise entre deux, sous une pression énorme de son père qu’elle arrive à retourner contre lui. « Tu veux que je dise ça au juge et bien fait ça pour moi » C’est le manipulateur manipulé… Cela reste très lourd pour elle quand même elle n’a que 8 ans, elle comprend déjà beaucoup de choses et prend sur elle trop de choses à mon goût. Mais elle à tous les signes d’une enfant qui va très bien elle a un cœur énorme, elle est généreuse et se remet en question! Ouf… (C’est LE signe qui me dit qu’elle n’est pas comme son père)
J’ai encore besoin d’aide et de renseignement pour l’accompagner, car si moi je m’en sort pour rapatriement elle, elle est toujours sur le front. On ne voit pas beaucoup de témoignages d’enfants ayant vécu cette expérience, on ne parle des pervers narcissiques que depuis quelques années, alors je ne sais pas trop comment l’aider.
Je sais juste que je dois lui faire confiance, et elle me le prouve tous les jours, mais j’aimerais tellement pouvoir lui donner des outils pour lui rendre les choses faciles, je ne sais pas…. (Si quelqu’un à des idées n’hésitez pas)
Par mon témoignage j’espère surtout donner un peu de courage à des personnes dans mon cas. Quand je dis que cela ne s’arrêtera jamais c’est vrais mais ce n’est pas fataliste on peut y arriver. On peut vivre avec, et même très bien. Il ne faut pas abandonner j’ai fait une TS donc je sais que cela peut être très dur, comme si quelqu’un était entré dans votre tête et prenait votre cerveaux pour un chewingum. Mais il faut se faire aider, ne jamais cesser de chercher à avancer et surtout ne pas se laisser envahir par cette peur qu’il nous introduit afin d’éteindre en nous tout espoir. Cela n’accroche pas avec un psy, en essayer un autre, rencontrer des associations… Même si personne n’a la solution miracle il faut tout essayer pour vous aider à trouver en vous les solutions et les ressources qui vous sont propre.
ON PEUT Y ARRIVER
Je précise que je parle au masculin dans mon cas mais je sais et j’ai vu pour avoir fait certaine rencontre que cela s’applique parfaitement au féminin.
Merci de m’avoir lu, l’écrire m’a fait beaucoup de bien.